Jusqu’au 1er Septembre 2014, le Solomon R. Guggenheim Museum, musée New-yorkais bien connu en forme de cône inversé, dû à l’architecte Frank Lloyd Wright présente une exposition en relation directe avec l’Italie.
Italian Futurism, 1909–1944: Reconstructing the Universe est la première présentation de cette envergure aux Etats-Unis du mouvement avant-gardiste européen né au tout début du 20e siècle. Pluri-disciplainaire, l’exposition présente les oeuvres (plus de 360) de quelque 80 artistes italiens, peintres, photographes, architectes, sculpteurs et écrivains.
Une plongée dans cette période dite « futuriste » qui marquera d’une empreinte très forte la première moitié du siècle, dont on considère qu’elle débute en 1909 avec la publication du premier « Manifeste Futuriste » dans le quotidien français Le Figaro, par l’écrivain et poète Filippo Tommaso Marinetti, et qui s’achèvera à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur du « Manifeste« , Marinetti (né à Alexandrie en 1876 et mort à Bellagio en 1944) fut aussi l’instigateur et le centre de gravité du mouvement. Un mouvement né avec le siècle et qui sera comme ce siècle celui de la vitesse, de l’automobile, du train, de l’industrie, de la machine, de la lumière électrique…
Volontiers provocateur, Marinetti veut faire table rase du passé artistique classique, qu’il juge obsolescent et bourgeois, et lui substituer un renouveau radical avec la technologie pour esthétique. Le futurisme, art de vivre et mode de pensée pour ses partisans, ne manque pas d’ennemis, de critiques, de détracteurs. Les critiques fusent et les tomates pourries volent sur les artistes lors des « performances » organisées par le mouvement.
Mouvement dans un premier temps littéraire, le futurisme est aujourd’hui principalement reconnu au travers des oeuvres picturales qui en furent issues. Un langage artistique nouveau, dans lequel dominèrent le mouvement, les couleurs fortes et les lignes brisées, exaltant l’industrie, les moyens de transport et la « Modern metropolis« .
Au terme d’une première phase, dite de « Futurisme Héroïque » et qui se poursuit jusqu’en 1916, le Futurisme reprend un nouveau souffle entre la fin de la Première Guerre mondiale et le milieu des années 1940, puis disparaît, accusé à tort ou à raison d’avoir été soutenu par le dictateur italien Mussolini.
Près de deux mille artistes ont été de près où de loin associés à cette aventure artistique, parmi lesquels, exposés au Guggenheim, outre Marinetti et son épouse Benedetta Cappa, on trouve les noms des peintres Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Fortunato Depero et Enrico Prampolini, de l’architecte Antonio Sant’Elia, des poètes et écrivains Francesco Cangiullo et Rosa Rosà, des photographes Anton Giulio Bragaglia et Tato (Guglielmo Sansoni), du compositeur Luigi Russolo, de la danseuse Giannina Censi et du céramiste Tullio d’Albisola.
Sont exposées à New York un grand nombre d’oeuvres rarement vues, parmi lesquelles certaines n’avaient jamais quitté l’Italie : peintures et sculptures mais aussi affiches, dessins, céramiques, design, mode, poésie, films, photographies, musique ou théâtre.
Italian Futurism, 1909–1944: Reconstructing the Universe
Solomon R. Guggenheim Museum, 1071 Fifth Avenue, New York
Du 21 Février au 1er Septembre 2014